Suppression de tatouage : est-ce possible ?
Un nouvel emploi, une rupture amoureuse, un motif raté ou qui ne correspond plus à son goût… De nombreuses raisons peuvent pousser à vouloir se faire enlever un tatouage. Si pendant longtemps, un tatouage, c’était « pour la vie », la médecine esthétique a changé la donne et permet aujourd’hui de supprimer l’encre contenue dans les tissus cutanés. Le détatouage au laser s’est imposé comme la technique phare en la matière.
Qu’est-ce qu’un tatouage ?
D’origine ancestrale, le tatouage consiste à réaliser un dessin décoratif, à la portée symbolique ou figurative, sur la peau. D’un point de vue anatomique, « sur la peau » s’avère toutefois inexact.
En effet, un tatouage est le résultat de l’introduction de pigments, généralement synthétiques aujourd’hui, sous l’épiderme, que les aiguilles du dermographe utilisé par le tatoueur traversent jusqu’à atteindre une profondeur allant de 1 à 4 mm. Les pigments de l’encre sont ainsi déposés dans le derme papillaire (superficiel) ou dans le derme réticulaire (moyen) et résident dans les fibres de collagène.
Pourquoi les tatouages sont-ils permanents ?
C’est cette localisation des pigments sous l’épiderme qui garantit l’indélébilité du tatouage, et donc son caractère permanent. Parce qu’elles présentent une densité importante, les fibres de collagène maintiennent en effet les pigments captifs une fois la cicatrisation arrivée à son terme.
La profondeur d’insertion de l’aiguille est donc cruciale quant à la pérennité du tatouage. Trop importante, elle aboutira au dépôt des pigments dans l’hypoderme, qui s’avère trop peu dense au maintien de l’intégrité du motif ; trop faible et les pigments resteront dans l’épiderme, dont l’intense renouvellement cellulaire entraînera leur élimination.
S’il est possible, à long terme, que l’encre s’estompe quelque peu sous l’effet du continuel effort produit par l’organisme pour se débarrasser des pigments, le retrait d’un tatouage nécessite une intervention médicale. Le détatouage au laser est une méthode de choix, à la fois sûre et très efficace.
Quelles sont les conditions pour bénéficier d’un détatouage au laser ?
Sans risque pour la santé du patient, le détatouage au laser est néanmoins contre-indiqué en cas :
- De tatouage datant de moins de 3 mois (cicatrisation incomplète);
- D’exposition au soleil dans les 2 semaines précédant la séance;
- De prise de certains médicaments, notamment d’antibiotiques;
- De grossesse ou d’allaitement.
Le détatouage au laser convient sinon pour toutes les carnations et tous les types de tatouage. Elle s’avère néanmoins plus efficace lorsque le tatouage :
- Ne comporte qu’une seule couleur;
- Est relativement peu profond;
- Couvre une partie plane du corps, comme le torse ou le dos;
- Est ancien et que l’encre a pu s’estomper en partie.
Les tatouages polychromes, profonds ou entourant un membre demeurent cependant tout à fait suppressibles : il faut simplement compter un nombre plus important de séances.
La bonne réussite d’un détatouage au laser requiert par ailleurs que soient respectées certaines précautions à la suite de la séance, et ce jusqu’à la cicatrisation complète. Il faut ainsi veiller à :
- Ne pas s’exposer au soleil ni utiliser d’autobronzant;
- Appliquer une protection solaire d’indice 50 si l’exposition ne peut être évitée;
- Bien nettoyer la zone cutanée soumise au laser et la maintenir propre.
Il est enfin possible d’appliquer une crème cicatrisante pour accélérer le processus de cicatrisation.
Plusieurs séances sont-elles nécessaires pour faire disparaître un tatouage ?
Le nombre de séances nécessaires varie donc en fonction de la localisation, de l’ancienneté et de la profondeur du tatouage, ainsi que des couleurs qu’il comporte. Les caractéristiques cutanées propres au patient sont elles aussi déterminantes.
Une consultation préalable visant à évaluer l’ensemble de ces critères permet d’établir le nombre exact de séances à effectuer. La pratique montre que le retrait complet d’un tatouage nécessite en moyenne entre 4 et 10 séances (avec 2 mois d’intervalle entre chaque).